Le projet vise à comprendre l’évolution d’un processus développemental clé, l’élongation postérieure, chez les chordés. L’élongation postérieure est le processus par lequel l’embryon s’allonge dans l’axe antéro-postérieur à partir de la région la plus caudale. Elle est caractérisée par une grande diversité en terme d’anatomie du bourgeon caudal, qui est la structure permettant l’allongement, ainsi qu’en terme de devenir cellulaire chez différents chordés.
Néanmoins, quelques données d’expression génique dans les différentes lignées de chordés suggèrent une origine évolutive commune des mécanismes moléculaires contrôlant le processus d’élongation. Ainsi, les voies de signalisation FGF, Wnt et acide retinoïque pourraient avoir été impliquées dans le contrôle de ce processus chez l’ancêtre de tous les chordés.Le but principal de ce projet est de déterminer s’il existe effectivement un réseau moléculaire commun contrôlant les processus d’élongation du bourgeon caudal chez tous les chordés.
En d’autres termes, les processus morphologiques d’élongation postérieure ont-ils divergés entre les différentes lignées de chordés en gardant un contrôle moléculaire commun, et donc ancestral ? Ou bien, au contraire, différents processus d’élongation sont-ils apparus plusieurs fois pendant l’évolution par convergence, créant la diversité morphologique actuelle des bourgeons caudaux chez les chordés ?
L’approche expérimentale entre dans le cadre d’une étude Evo-Devo. Elle est donc une approche comparative. Il s’agit d’étudier au niveau morphologique et fonctionnel les mécanismes intervenant dans le processus d’élongation postérieure chez l’amphioxus. En effet, de par sa position phylogénétique à la base des chordés, ainsi que de par le caractère peu dérivé de sa morphologie et de son génome, ce modèle est le seul métazoaire existant permettant des études comparatives capables de répondre à des questions clés sur l’évolution des chordés.
La comparaison de ces résultats avec ce qui est connu chez les vertébrés permettra d’émettre des hypothèses sur l’évolution du processus d’élongation postérieure dans cette lignée.