Un nombre croissant de xénobiotiques anthropiques pollue de façon pérenne les milieux aquatiques. Certains de ces composés sont suspectés, ou connus, pour avoir des effets sur le système endocrinien des organismes marins. Ces molécules connues sous le nom de perturbateurs endocriniens (PE) ont des modes d’actions multiples : liaisons aux récepteurs hormonaux, modifications des concentrations intrinsèques des hormones naturelles en agissant sur leur synthèse, leur stockage, leur transport, leur métabolisme, leur excrétion… Quels que soient leurs modes d’actions, leurs effets sont délétères chez les poissons : dysfonctionnement des fonctions thyroïdiennes, perturbation du comportement, développement incomplet des organes génitaux, diminution du taux de fécondité, apparition d’imposex… La présence de ces PE dans l’environnement, même à l’état de traces, a donc une incidence directe sur l’état de santé de la biocénose marine (ex : féminisation de certaines populations de poissons et inversement) et in fine, peut-être sur celle de l’homme.Afin de compléter les connaissances actuelles sur les modes d’actions et les effets des PE, ce projet vise à étudier l’impact de 6 composés aux activités endocriniennes distinctes (E2, 11KT, Tamoxifen, Cyproterone d’acétate, BaP et 4NP) chez le loup méditerranéen (Dicentrarchus labrax L.). Dans ce cas, cette approche moléculaire nécessite le séquençage du transcriptome de D. labrax et la fabrication d’une puce à ADNc spécifique au loup. Cette puce à ADNc constituera l’outil de base et permettant d’évaluer leur impact sur l’état de santé des loups sauvages méditerranéens. Ces données (groupes de biomarqueurs) seront alors directement extrapolables à d’autres poissons méditerranéens.
Europe
3 Octobre 2024